A 6h00 du matin j'ai dû réveillé Hassan, qui avait oublié l'alarme de son réveil, pour qu'il m'ouvre la porte de l'annexe. A cette heure la chaleur est inhabituelle : 23° C. J'étouffe vraiment. Redoublant de prudence dans la nuit, j'évite à plusieurs reprises des cyclistes sans lumière des piétons en plein milieu de la route et d'innombrables ânes sans catadioptre...
Vers Goulimine le jour se lève et je commence à comprendre la raison de cette chaleur: le ciel est ocre, le vent soufflant de l'est donc du désert, chargé de sable, rend l'atmosphère difficilement supportable. J'attends l'arrivée au bord de l'Atlantique avec impatience: il devrait faire une température plus raisonnable. Je ne tire pas trop sur la mécanique, car le refroidissement n'est pas des plus efficace dans ces conditions. Arrive Tan Tan avec ses deux dromadaires qui marquent l'entrée de la ville. Autrefois en métal, ils ont étés reconstruit au début de l'année, en polyester et sont très " design ".
Tan Tan et l’un de ses célèbres dromadaires
Photo puis je continue vers Tan Tan Plage distant d'une vingtaine de kilomètres. La chaleur s'estompe et rouler redevient plus agréable. Dans moins de cent kilomètres, je ferai le plein de la Tw, le sourire aux lèvres car à partir d'ici je suis en zone détaxée. L'essence passe de 10.30 DH à 5.00 DH le litre soit près de 0.45 € le litre.
Ici commence l'interminable route vers la frontière Mauritanienne. Le décor, toujours le même, cailloux ou sable. Seul le bord de l'océan apporte une touche de couleur dans cette uniformité blanche.
A l'approche de Tarfaya, je repense à tous ceux qui, dans les années historiques de la conquête de l'aviation, ont fait les pages de gloire de l'Aéropostale. Car j'arrive à l'ancien Cap Juby, ou le (non moins) célèbre Saint-Exupéry a séjourné et écrit Courrier Sud. C'est également ici qu'il fut largement inspiré pour son Petit Prince. Quoiqu'il en soit, si la ville de Tarfaya se meure, le souvenir de Saint Ex demeure. Un petit musée vient d'ouvrir et une exposition très intéressante et permanente sur l'Aéropostale vaut que l'on s'y arrête. De plus c'est gratuit.
Le petit musée de l’Aéropostale à Tarfaya (Cap Juby)
Guillaumet, Saint-Exupéry et Didier Daurat (de gauche à droite), figures de l’Aéropostale
Le Petit Prince vu par La Poste - Tarfaya, une ville morte
Continuant ma route, je laisse Tarfaya sur ma droite et continue vers Laayoun. Je m'arrêterai à une trentaine de km avant, au Camping des Bédouins. Une tente bédouine, deux bungalows ou bien le désert pour planter sa tente. Des sanitaires avec de l'eau chaude et la possibilité de dîner, tout cela en plein milieu de nulle part. Luc et Martine, deux belges, vous accueillent dans cet endroit inattendu et désertique.
Vers 14h30 je m'engage sur la piste qui mène vers le camping, cinq kilomètres plus tard je retrouve Luc qui s'étonne de ne pas me voir débarquer, cette fois en scooter ! Il faut dire qu'en janvier je m'étais pointé, à sa grande surprise, en Piaggo X9.
Vérification de la chaîne qui a encore besoin de tension et niveau d'huile OK. Montage de la tente, douche, puis relaxation jusqu'à 19h30 où je dégusterai, au dîner, du chameau aux pruneaux.
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