Réveillé par la chaleur, je regarde ma montre, 9h00 ! Quelle nuit, le sommeil fut long à trouver, la déprime s'ajoutant à la colère d'abandonner, m'ont gardé éveillé une bonne partie de la nuit.
Maintenant que j'ai tout mon temps, je dois rouler en économisant au maximum la mécanique.
Le plein fait, j'entame de nouveau cette maudite route de l'Espoir, si dangereuse et si inintéressante, laissant sur la gauche la route vers la frontière Malienne et Bamako.
La conduite se révèle plus agréable, car j'ai le vent dans le dos. Je roule à 65 km/h, et reste à l'écoute du moteur.
Dans l'après-midi, alors que je fais une halte, un Mauritanien, gardien d'un troupeau de dromadaires, s'approche de moi et timidement engage la conversation. Cet homme qui surveille son compte en banque, tout le troupeau lui appartenant, m'apprend que j'ai mal choisi l'époque pour venir ici. En effet, en cette période, un pic de chaleur se manifeste toujours, de fin octobre à début novembre. Puis refusant tout ce que je pouvais lui offrir, le vieil homme me quitte, et me souhaite bonne route me confiant à la garde d'Allah.
Après 350 km je décide de chercher un coin pour bivouaquer. Journée bien tranquille aujourd'hui, mais à la déception se mêle maintenant une légère angoisse quant aux problèmes mécaniques que je risque de rencontrer par la suite. Mais la fatigue aidant, je n'ai pas besoin de berceuse pour m'endormir ce soir là.