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Cette fois encore j'ai réduit les étapes et je me limite à 300 km par jour. Certes, les conditions sont meilleures (vent en particulier), mais roulant moins vite, j'ai une certaine tendance à relâcher mon attention sur la conduite. Mercredi, j'ai eu la seconde plus grande peur de mon existence. La température s'était faite plus clémente, le soir tombait et la ligne droite dégagée. J'ai donc décidé d'augmenter mon allure jusqu'au moment où, arrivant sur un ravier, je découvre un effondrement dans la chaussée.

Un trou de 2 mètres de large sur plus de 50 cm de profondeur, en plein milieu de la route. Je n'ai réalisé qu'à la dernière minute. Ne pouvant plus l'éviter, je me mets debout sur les cale pieds, tire sur le guidon de toutes mes forces pour soulager la roue avant, juste quand cette dernière plonge dans le trou. Sentant alors mon corps se soulever de la selle, je me retrouve la tête dans le compteur de vitesse et le cul à la place de l'endroit où aurait du se trouver ma tête. J'amorçais une casquette. Aussi, luttant de toutes mes forces avec les bras pour éviter de passer par-dessus le guidon, et aidé à la fois, par mes kilos superflus et par le  pneu avant surdimensionné qui ont fait office de double amortisseur, j'ai, ne sachant comment, pu rester sur la moto. Ma course se terminant sur le bas-côté de la route, en zigzagant, dans le sable et les cailloux, en vrac certes, mais toujours sur la machine. 

Cette fois-ci la catastrophe a été évitée de justesse. En inspectant la moto, qui n'a rien, je m'aperçois qu'avec mes épaules j'ais mis les rétroviseurs parallèles à la route, et que l'étui à lunettes, en métal, dans ma sacoche banane, a été enfoncé par le support du Gps qui se trouve sur le guidon.

Après avoir mis un certain temps à reprendre mon calme, j'ai remercié, en pensée, ce brave homme qui, la veille m'avait mis sous la protection d'Allah. 

Arrivé à Nouakchott, je refais le plein d'essence et quitte cette ville, qui je l'avoue, ne m'inspire toujours pas. Je re bivouaque au même endroit que pour la descente. Côté mécanique, toujours le flou le plus total. La chaîne n'en a plus que pour quelques jours, quant au moteur il tourne parfaitement bien et le maudit bruit se fait de plus en plus discret. Je n'y comprends rien, et commence à regretter ma décision d'avoir fait demi-tour.

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