Aujourd'hui j'attaque la plus longue étape du parcours espagnol. Le temps reste clément seul la condensation a mouillé la toile de tente. Pliage du matériel, " cafe con leche (café au lait) tiède avec pain légèrement caoutchouteux. Sur l'Autovia de Cordoba le trafic toujours impressionnant ne cesse pas et je suis continuellement doublé par les semi-remorques. J'en profite pour me faire aspirer et réaliser ainsi des moyennes correctes.
A Cordoba, je suis la direction de Séville, ce n'est pas le chemin classique mais je déteste la partie entre Malaga et Algerisas. Aussi je préfère passer par Séville et Cadiz, la distance, est presque similaire : elle ne rallonge le parcours que de 45 km. De plus le camping ou je m'arrête se trouve à 18 km à l'ouest d'Algerisas et justement sur la route reliant cette dernière ville à Cadiz. Une quarantaine de km avant Séville, à Ecija je prends l'A364. Le ciel si bleu, commence à se couvrir de nuages gris.
Au fur et à mesure que j'avance le ciel devient plus menaçant et quelques gouttes marquent l'écran du casque. Je m'arrête pour enfiler la combinaison de pluie. Il reste à peine 150 km à faire, pas de chance. La pluie continue à augmenter sérieusement et devient franchement forte à l'approche de Cadiz.
A Jerez de la Frontera un véritable déluge s'abat sur moi, le vent soufflant en rafales. Je fais des embardées sur la route et risque, à plusieurs reprises, un accrochage avec les voitures. J'arrive enfin à Cadiz, mais la belle aux yeux de velours que Luis Mariano a immortalisée, ressemble plutôt aujourd'hui, à une serpillière détrempée.
Une trentaine de kilomètres avant Tarifa, la pluie cesse et la nuit tombe. Ici il n'a pas plu et lorsque j'arrive au camping, le propriétaire, en short et en tee-shirt, regarde curieusement mon accoutrement qui l'intrigue.
Je bois une bière, puis douche et dîner léger d'une boite de calamars, et des restes de jambon d'hier.
Demain matin je vais essayer d'embarquer sur le premier ferry en partance pour Ceuta.