A six heures trente du matin, je suis prêt à partir. Durant la nuit le vent s'est calmé un peu et j'aspire à rouler à la fraîcheur, toute relative, du matin. Arrivé à Nouakchott, j'en profite pour faire la vidange, car cela fait maintenant près de 5000 km que j'ai quitté la France. Impossible de trouver de l'huile multigrade. Je fais donc comme tout le monde ici, je vais rouler à la mono grade 40/50. Malgré les nombreuses stations services, peu ont de l'essence et je suis obligé d'en faire 7 avant de pouvoir ravitailler.
La capitale de la Mauritanie se rapproche
Nouakchott n'étant pas vraiment agréable, je quitte au plus vite cette ville poubelle et ses habitants peu accueillants.
Dans une circulation dantesque, j'attrape la route de l'Espoir qui relie Nouakchott à Néma.
Cette route, je l'avais faite en 2001, un enfer. Au trois quarts défoncée, c'était la route de tous les dangers. Aujourd'hui elle a été refaite et si le macadam remplace la terre, elle reste néanmoins extrêmement dangereuse.
J'ai assez de difficultés pour trouver de la nourriture et de l'essence, dans les villages traversés.
En fin de journée, j'arrive enfin à Aleg où je peux faire provision d'eau, de pain et d'essence, puis, sans m'attarder, je m'éloigne pour trouver un coin pour le bivouac.
Le décor commence à changer : le sable bien que toujours présent laisse, maintenant, petit à petit, la place à la savane.
Depuis ce matin je commence à m'inquiéter pour la mécanique : outre le fait que je vais devoir changer la chaîne, un curieux bruit se fait maintenant entendre lorsque je repars en première ou en seconde. Un Cloc-Cloc semblable au bruit caractéristique d'une bielle coulée sur une voiture. Cela se manifeste uniquement après avoir roulé un certain temps et seulement pendant quelques secondes. Le moteur étant, pendant de longues heures, à son régime maximal et dans des conditions climatiques extrêmes, je ne sais que penser.