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Vendredi  - Bir Gendouz - Frontière - Bivouac - 314 km - 4h24 de conduite

Le choix était bon, car j'ai passé une excellente nuit. Le vent n'a pas arrêté de souffler, mais mon abri s'est montré efficace. Quittant le bivouac, j'arrive à la route et tourne à droite en direction de la frontière. Quelques mètres plus loin, je me ravise et fais demi-tour afin de remplir ma gourde à la fontaine située en face du bivouac. Mon plein d'eau achevé j'enfourche de nouveau la Tw et après avoir rejoint la route, tourne à droite.

Devant la centaine de km qui me sépare de la frontière, je préfère partir, comme à l'habitude, dans une rêverie qui me permet de  supporter les longues et monotones heures de conduite dans cette immensité désertique. Au bout d'une heure environ, l'air frais de l'océan me fait revenir à moi. L'océan est bien là sur la gauche, longue langue bleue dans le décor de sable qui ...

A gauche !!! L'océan à ma gauche ! Mais bon sang, il devrait se trouver sur ma droite, et en plus j'ai le soleil à droite.

Merde !  Je tire plein Nord !!

J'arrête la bécane et reprends mes esprits. L'erreur est vite trouvée. En quittant mon bivouac si j'ai bien tourné à droite, comme il le fallait, le fait d'avoir voulu refaire mon plein d'eau à la fontaine d'en face, m'a induit en erreur et j'ai machinalement tourné, de nouveau à droite au lieu de tourner à gauche en revenant sur la route. Une heure de perdue, et 65 km à refaire pour revenir au point de départ.

Je rejoins la station service, refais le plein et repars vers la frontière en ayant, cette fois, le soleil à ma gauche.

Enfin arrive le poste frontière marocain. Peu de monde, quelque 4x4 et des camions. Les formalités sont assez vite expédiées. Puis j'attaque ce qui fut des décennies durant la hantise et l'angoisse de tous les voyageurs, le passage du no man's land entre le Maroc et la Mauritanie. Toutes les histoires les plus folles ont courues sur ce tronçon qui fut jadis miné. La piste n'étant pas balisée, elle se divise parfois et part dans tous les sens. Il y a des cailloux, du sable et des culs de sac. Des bandes de mauritaniens, tel des vautours, attendent les touristes perdus ou ensablés pour les remorquer moyennant un prix qui dépasse les 100 €... l'arnaque dans toute sa splendeur.

Les quelques zones de sable me confirment que ce style de terrain n'est pas particulièrement apprécié par la Tw et à plusieurs reprises, je termine légèrement en vrac dans les passages sablonneux.

Après 5 km de galère, je pointe au poste frontière mauritanien, sorte de container, peint en vert, où se trouve le policier qui me réclame déjà la modique somme de 10 € tout en me remettant un reçu, très officiel, mentionnant " qu'une rétribution de 3000 Oguyda a été allouée au fonctionnaire de police pour le travail supplémentaire effectué par les éléments de l'immigration de Nouadhibou ". Génial ! Je subis, quelques mètres plus loin, le même sort avec le douanier. Vers midi, quittant le poste frontière j'arrive à la célèbre voie ferrée Choum - Nouahdhibou,  sur laquelle circule le plus long train de minerai du monde. Je décide de casser une petite graine. Cet arrêt me permet également de pouvoir faire une photo du train qui passe, par miracle, au moment précis où je m'installe.

Le train le plus lourd et le plus long du monde

A l'embranchement de ce qui était, voici quelques temps encore une piste sablonneuse, se trouve un long ruban de bitume tout neuf et un panneau qui indique à droite Nouadhibou et à gauche Nouakchott.

Je prends à gauche et entame la longue descente sur la capitale mauritanienne. Du sable, encore du sable, rien que du sable. La chaleur devient écrasante, la soif reste omniprésente malgré les litres d'eau bue.  Ce vent venant du Sahara vous brûle, vous déshydrate et les grains de sable en suspension vous cinglent la figure. L'enfer doit certainement ressembler à ça.

Pour ne pas se déshydrater, il faut impérativement rouler avec le blouson fermé. Le tee-shirt, telle une serpillière détrempée conserve votre corps dans une humidité salvatrice, mais par contre la figure et la bouche réclame constamment d'être ré-hydratées. Le thermomètre flirte avec les 48° Celsius, un record. Vers les cinq heures du soir, je cherche un coin de bivouac assez éloigné de la route. Pas facile, car ce n'est que du sable mou partout. A la hauteur du Ban d'Arguin, j'opte pour un coin où le sable semble plus porteur. Je galère un peu mais arrive à trouver un emplacement potable.

Pour Dakar c’est tout droit ! - Le sable commence à gagner sur la rocaille

La chaîne s'est encore allongée, ce qui m'inquiète. Avec cette tempête de sable continuelle je me retiens de la graisser, ce qui n'est pas fait pour lui prolonger la vie. Quant au niveau d'huile, il n'a pas trop bougé malgré la chaleur.

Je monte la tente, le bivouac à la belle étoile étant impossible à cause du vent violent. Le sac et mes 100 kg feront office de lest!

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